La danse des signes

La danse des signes


La danse des signes, 2021

REFUGE, Centre d’art contemporain La Villa Beatrix Enea

Table de monastère, 2021, 75 x 80 x 300 cm

Sur cette table d’état-major liée à un conflit inconnu, l’artiste cartographie différents signes formant un oracle à décrypter. La table monastère est travaillée à la défonceuse afin de créer un réseau complexe de lignes entrelacées. Se superposent le dessin des constellations représentant les douze signes du Zodiaque – où les planètes sont marquées par des cônes en creux dans le bois et les étoiles reliées entre elles par un vibrant tracé à la main -, un plan du système solaire ayant subi une déformation optique, et des lignes ajoutées délibérément par l’artiste. L’invitation à la danse offerte par ces signes multiples et enchevêtrés est aussi une incitation à entrer dans une ronde symbolique, à se laisser aller à vagabonder, et se perdre, en suivant cette carte qui mène à des destinations inconnues, à des voies mystérieuses et attirantes.

Carte du monde Air France défoncée, 2002

REFUGE, Centre d’art contemporain La Villa Beatrix Enea

Carte contrecollée sur bois, cadre aluminium, 200 x 115 cm

Les lignes tracées sur cette carte du monde soulignent, à la défonceuse, les trajets possibles à partir d’une même destination. Si le voyage est au cœur de cette œuvre, il s’agit surtout d’une image utopique, d’un exode fantasmé. La carte ainsi dessinée renvoie autant aux palmiers, aux feux d’artifice qu’aux nuits étoilées – des envies d’ailleurs ; mais elle raconte aussi la domination de l’homme sur le monde, son emprise sur un exotisme rendu abordable, l’invasion de tristes tropiques avec ses tentacules creusés. Elle énonce aussi les changements géopolitiques (puisque toute mappemonde est presque immédiatement obsolète de nos jours), et n’oublie pas son origine publicitaire : il est question de nous vendre du rêve, nous promettre une évasion à portée de main – ce que réalise, bien plus sûrement, l’œuvre elle-même.